Un court-métrage de Jean-Luc Godard intitulé "Lettre à Freddy Buache" de 1982 où Godard se comporte en allégoricien dans des proximités singulières avec les techniques et les modes de pensée de Benjamin. Godard répond non frontalement à la commande faite par les autorités de la ville de Lausanne de commémorer le 500ème anniversaire de la ville; il y répond par un biais, c’est à dire en sauvant ce qu’il lui restait à sauver d’un travail de réflexion sur cette commande et en l’adressant à son ami, Freddy Buache, alors directeur de la cinémathèque de Lausanne, d’où le titre du court-métrage "Lettre à Freddy Buache".
Un mode de travail à "rebrousse-poil de l’histoire" dans un va-et-vient, un aller-retour dans l’histoire qui lie le personnel au collectif, le local au global, tel peut être définit ce court-métrage. En prélevant le microscopique fragment en surface en l’activant au présent de la macro histoire, Godard tente de produire des images condensatrices du temps et du territoire.
Un mode de travail à "rebrousse-poil de l’histoire" dans un va-et-vient, un aller-retour dans l’histoire qui lie le personnel au collectif, le local au global, tel peut être définit ce court-métrage. En prélevant le microscopique fragment en surface en l’activant au présent de la macro histoire, Godard tente de produire des images condensatrices du temps et du territoire.
« Lausanne, c’est du gris au centre, du vert en haut, et du bleu en bas », une citation parmi d’autres qui s’articulent sur la bande son d’un fragment du « Boléro » de Ravel. A noter quelques pointes d’humour et de provocation de Godard telles que la question de « l’honnêteté de la commande » ou la scène avec l’agent de circulation pour s’arrêter sur la bande d‘urgence d’une autoroute pour filmer un plan entre deux éclaircies. « Il y a urgence ». L’urgence ne connaît ni le moment ni le lieu. Ce caractère d’urgence qui représente peut-être efficacement le caractère destructeur du langage auquel est sensible Walter Benjamin. Est ainsi présent dans ce film tout l’effort impliqué par l’acte de citation, par le travail du montage, par la saisie d’une image de pensée, par l’exercice de l’allégoricien dialecticien comporte cette part de destructivité pour "ouvrir des chemins".
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